- Menu Possibles, nouvelle série n° 5, février 2016
- Sommaire de ce n° 5, février 2016
- Contemporain : Michel Baglin, inédits
- Michel Baglin, Humus, apophtegmes
- Michel Baglin, De chair et de mots, 2012
- Présentation par Marie Josée Christien
- Michel Baglin par Jacqueline Saint-Jean
- Découverte : Marilyne Bertoncini
- Hier : Marie-Christine Brière [n° 15, 1978]
- Invitation : Adonis lu par Michel Leuba
- Tous les
sommaires
- Index des auteurs publiés
- Accès au n° 6 paru le 5 mars
Michel Baglin, Le Chant des hommes et du réel
Une lecture par Marie-Josée Christien [*]
Michel Baglin est l’heureuse confirmation que la poésie n’est ni désuète ni moribonde, mais plus que jamais la clé et la boussole pour survivre dans notre monde en perdition. Il est un des rares poètes d’aujourd’hui qui donnent à leur parole cette dimension essentielle et indispensable qui passe par le corps et les sens, le souffle, le sensible et l’émotion, qui magnétise « pour que la lumière en nous / trouve parfois son chant ». Il est poète, critique, romancier, nouvelliste, essayiste, revuiste, mais il ne s’éparpille cependant pas. Il garde à l’esprit que « la poésie n’est pas un genre, mais une tension imposée à la parole ». Sous ses multiples formes, sa parole, attentive à la sensation et au regard, reste une et entière. Car la poésie, « énergie emprisonnée / dans la matière », est toujours là, omniprésente, à la limite de la perception, et grandit l’humain en lui.
Pour cet éternel amoureux des trains et des paysages, adepte de la marche, la poésie n’est en effet pas « qu’affaire de langage », mais « le chant des hommes », « un sang qui revigore le (s)ien». Michel Baglin fait de tout ce qui l’entoure sa matière d’encre. N’oubliant jamais ni son enfance, ni ses origines modestes, il poursuit sans tapage sa secrète insoumission contre les idolâtres et les courtisans. Ses poèmes concis et intenses portent la vie « jusqu’à l’incandescence / comme un bouquet fragile / d’étincelles sauvées ». Avec « l’orgueil du feu », ils donnent à prendre conscience que « nous / de chair et de mots », ne pouvant « n’être qu’en passant », sommes partie prenante de l’univers par toutes les cellules qui nous composent.
Chacun de ses livres célèbre cette poésie, synonyme de vie qui accorde notre monde intérieur au réel et à l’univers, lui « rend grâce ». La quête du poème devient alors soif infinie d’espoir et refus de s’asservir.
Michel Baglin sur la Toile
Sa revue Texture,
- Tout sur le poète Michel Baglin, sa vie, son œuvre ;
- Sa revue Texture où il concentre ses notes de lecture ;
- Par Gil Pressnitzer une présentation suivie d’un choix de poèmes ;
- Quatre poèmes sur le site Recours au poème ;
- Entretien avec Pierre Kobel sur le site La Pierre et le Sel ;
- Écumes in Chiendents n° 42, éditions du Petit Véhicule.
Les mots de passe des vivants
Une lecture par Jacqueline Saint-Jean
S’il écrit aussi des nouvelles, récits, romans, essais, du théâtre, des critiques, la parole poétique reste pour Michel Baglin « primordiale ». Son œuvre se veut « de plain-pied avec la vie » Mais le réel se dérobe, inépuisable. Le poète cherche à ouvrir des passages : vers le monde, vers les autres, vers « la part obscure de soi ». Prendre et « reprendre pied », mot clé récurrent, pour s’ancrer à la terre …— Continuer la lecture
Pierre Perrin, pour ce choix de présentation, le 8 janvier 2016
Une lecture par Jacqueline Saint-Jean —>
[*] Marie-Josée Christien, poète et critique, vit en Bretagne. Fondatrice et responsable de rédaction de la revue Spered Gouez / l’esprit sauvage, elle est lauréate du prix Xavier-Grall pour l’ensemble de son œuvre. Entre autres dernières parutions : Quand la nuit voit le jour, Tertium éditions, 2015 et Petites Notes d’amertume, préface de Claire Fourier, éditions sauvages, 2013.